Aperçu des sections

  • Ce parcours a été conçu pour vous aider à développer vos compétences professionnelles en ce qui concerne les activités ritualisées à l’école maternelle.


    Objectif :

    • faire découvrir et acquérir suffisamment d’éléments théoriques pour s’interroger sur la pratique des rituels à l’école maternelle.


    Durée : 3 heures


  • Activité 1 - Représentations et pratiques personnelles

    ▬ Activité à réaliser :

    Parmi les photos présentées dans le diaporama, choisissez-en une qui représente un rituel. Sur papier libre, indiquez son numéro, puis précisez les mots, noms communs, verbes ou adjectifs, que vous lui associez. 


     

     

  • Activité 2.1 - Rites, rituels et activités ritualisées : votre pratique en classe

    ▬ Activité à réaliser :
    A partir du texte de présentation ci-dessous des rituels en ethnologie et en sociologie et de la définition des rites et rituels, relevez, dans un tableau sur papier libre, la définition des 3 termes : rite, rituel et activité ritualisée.


    Terme

    Définition

    Rite

     

    Rituel

     

    Activité ritualisée

     



    Quels sont les rituels que vous pouvez identifier dans votre pratique de classe ?
    Appuyez-vous sur le document joint intitulé « Quelques rituels ».
  • Activité 2.2 - Rites, rituels et activités ritualisées : analyser des rituels

    Visionnez la vidéo « Dans la classe de Pascale » et relevez les idées forces en vous inspirant des interrogations suivantes :
    • De quel type de rituel s’agit-il ?
    • Quelle forme prend ce rituel pour les élèves ?
    • Quelle forme prend ce rituel pour l’enseignante (posture physique, langage…)


    Dans la classe de Pascale le 5 octobre

     

     

    Extrait de la série « Devenir élève en maternelle » de la Banque de séquence didactique, (c) Canopé académie de Montpellier, 2012.


    La ritualisation de certaines activités permet de les inscrire dans le champ des rituels et de travailler leur développement de manière à ce qu’elles accompagnent les apprentissages. Il s’agit :

    •  de considérer ces activités dans tout leur potentiel d’apprentissage (même pour des activités qui peuvent paraître à la marge du cœur de métier d’enseignant, telles que les activités d’accompagnement à la sieste ou aux toilettes) ;
    •  de prendre en compte le processus dynamique de construction et de développement de l’enfant et de l’élève ;
    • et parallèlement, de permettre à l’enseignant de développer son potentiel professionnel en ajustant ses gestes et postures professionnels à chaque situation.

    On peut alors parler de ritualisation dynamique.

    Vous pouvez vous appuyer éventuellement votre réflexion sur l’article ci-dessous du magazine 
    Psychologie et Education, lire en particulier les pages 4 à 8. Cet article relate les résultats d’une recherche action.

  • Activité 3.1 - L’enjeu pédagogique des activités ritualisées : évolution des rites et rituels au fil des programmes de maternelle

  • Activité 3.2 - L’enjeu pédagogique des activités ritualisées : les enjeux dans le programme 2015 pour l’école maternelle

    A l’école maternelle, la plupart des enfants vont faire pour la première fois l’expérience de la séparation d’avec les membres du cercle familial. Le programme de 2015 pour l’école maternelle indique que « L’expérience de la séparation entre l’enfant et sa famille requiert l’attention de toute l’équipe éducative, particulièrement lors de la première année de scolarisation. L’accueil quotidien dans la salle de classe est un moyen de sécuriser l’enfant. L’enseignant reconnaît en chaque enfant une personne en devenir et un interlocuteur à part entière, quel que soit son âge ».

      

     

    Extrait de la conférence de V. Bouysse sur La refondation de l’école maternelle : continuités et changements le 16 octobre 2013 à Saint-Etienne (c) Canopé Lyon


    Des besoins variés à respecter : y répondre

    • Besoins physiologiques : repos, repli, propreté, nourriture, eau.
    • Besoins psychomoteurs : motricité globale et fine, prise de risques en sécurité, etc.
    • Besoins de jeu (rêverie, création ; activité gratuite).
    • Besoins de découvertes et de connaissances : imitation, exploration, observation, action ; répétition, remémoration ; imagination-imaginaire ; attention esthétique.
    • Besoins d’expression langagière et de communication : échanges ; confidences ; jeux avec le langage.

    Les jeunes enfants ont besoins de « désordonner leur monde pour comprendre comment il s’ordonne ».  B. GOLSE

    Un sujet particulier : besoins sociaux et socialisation.

    • Importance de l’accueil en première scolarisation : favoriser une séparation en douceur avec les parents (présence acceptée un moment ; substituts tolérés).
    • Pour le jeune enfant, processus de socialisation = processus d’intégration à des cercles sociaux divers (famille, classe, école, autres selon modes de vie) ET, en même temps, acquisition d’une première autonomie personnelle.
    •  Évolution fréquente : à côté … / comme … / avec ….
    • Ne pas vouloir faire du collectif trop vite.
    • La socialisation n’est pas un préalable mais s’organise dans et par la mise en activité, en situation, avec une régulation attentive des adultes éducateurs.

  • Activité 3.3 - L’enjeu pédagogique des activités ritualisées : regards croisés sur les enjeux

    1. L’espace transitionnel

    On peut considérer que le temps de l’accueil permet l’instauration de ce que Winnicott a nommé l’espace transitionnel. Prenez connaissance du texte Une approche psychologique des rituels (pdf).


    2. Identifier les enjeux des rituels scolaires

    Prenez connaissance de l'article de Philippe Meirieu (chercheur et auteur, spécialiste des sciences de l'éducation et de la pédagogie) et relevez les éléments essentiels en vous appuyant sur les questions ci-après :

    • en quoi les rituels font-ils partie intégrante de toute société ?
    • pourquoi l’enfant a-t-il besoin de rituels ?
    • en quoi les rituels sont-ils indispensables à l’école ?
    • quels types de rituels, Ph. Meirieu préconise-t-il de mettre en place dans les écoles ? dans les classes ?

  • Activité 3.4 - L’enjeu pédagogique des activités ritualisées : la posture de l’enseignant dans les activités ritualisées

    1. Etayage et désétayage de l’activité des élèves.
    Avant de passer à l’activité suivante, nous vous proposons quelques éclaircissements sur la notion d’étayage telle que l’a défini J.S. Bruner.
    Jerome S. Bruner, est un psychologue cognitiviste américain qui a travaillé sur le développement de l’enfant. Son approche est constructiviste, c’est-à-dire que comme J. Piaget, il considère que le développement est le fruit des interactions entre l’individu et son environnement (les facultés de l’individu ne sont pas des données de départ, elles se construisent dans l’expérience). Mais pour Bruner, l’environnement qui va stimuler le développement de l’enfant est essentiellement social et donc langagier (en cela il est plus proche de Vygotsky que de Piaget).
    Dans le cadre scolaire, pour Bruner, les apprentissages sont la résultante de la manière dont l’adulte à « organisé le monde » pour l’élève « dans le but d’assurer sa réussite dans l’apprentissage des concepts ». Son rôle est donc déterminant. Bruner va appeler « interactions de tutelle » les interactions sociales, interpersonnelles entre l’enfant et l’adulte dans le contexte culturel de la classe (mais ce modèle est transposable à d’autres situations). Il s’agit d’aider l’enfant à résoudre un problème qu’il ne saurait résoudre seul, en dé-complexifiant la tâche à résoudre. Pour ce faire, il faut que l’enseignant sache mesurer finement quel est l’apprentissage qui sera utile à l’élève sans enlever de l’intérêt à la tâche. C’est ce que Bruner, à la suite de Vygotsky nomme l’étayage.

     

     

    Exemple d'étayage: la simplification de la tâche, séquence du site Le monde en images.
    © Nathalie Fréchette, Paul Morissette, Le Monde en images, CCDMD. Licence creative commons BY – NC – SA


    Pour que l’étayage prenne tous son sens, c’est-à-dire qu’il mène à un apprentissage il faut que l’intérêt des élèves pour la tâche soit suscité tout au long de la réalisation de celle-ci. Il faut ensuite déterminer les stratégies d’étayage : simplifier en réduisant le nombre d’étapes ? aider les élèves à choisir une stratégie ? réaliser certaines étapes avec eux ? cela peut dépendre de la tâche aussi bien que des compétences acquises par les élèves. Par exemple, dans la séance menée par Pascale, on voit celle-ci utiliser différentes stratégies pour aider ses élèves : guider leur bras, reformuler l’action, montrer le tableau… et même ne rien faire. Lorsqu’elle suspend son action, Pascale utilise un autre geste professionnel : le désétayage, elle laisse la possibilité à l’élève de réaliser seul l’action, c’est-à-dire aussi bien de se tromper que de réussir. Dans ce but, il faut que l’erreur soit admise comme balise du parcours qui mène vers la réussite.

    Bruner définissait l’étayage comme : « l’ensemble des interactions d’assistance de l’adulte permettant à l’enfant d’apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre seul un problème qu’il ne savait pas résoudre au départ. » Bruner, J.S. (1983), Le développement de l’enfant, Savoir faire, savoir dire, PUF, coll. "Psychologie d'aujourd'hui".


    2. Les postures professionnelles
    Les postures d'enseignantes, manières langagières et cognitives de s'emparer d'une tâche

     
     

    Extrait de D. Bucheton. source : enregistrement issu de la plateforme Néopass@ction de l'IFÉ.

    Une posture est une structure pré-construite (schème) du « penser-dire-faire », qu’un sujet convoque en réponse à une situation ou à une tâche scolaire donnée. Les sujets peuvent changer de posture au cours de la tâche selon le sens nouveau qu’ils lui attribuent. La posture est donc à la fois du côté du sujet dans un contexte donné, mais aussi de l’objet et de la situation, ce qui rend la saisie difficile et interdit tout étiquetage des sujets.
    Les « postures d’étayage » permettent de rendre compte de la diversité des conduites de l’activité des élèves par les maîtres pendant la classe :

    • Une posture de contrôle : elle vise à mettre en place un certain cadrage de la situation : par un pilotage serré de l’avancée des tâches, l’enseignant cherche à faire avancer tout le groupe en synchronie.
    • Une posture d’accompagnement : le maître apporte, de manière latérale, une aide ponstuelle, en partie individuelle en partie collective, en fonction de l’avancée de la tâche et des obstacles à surmonter.
    • Une posture de lâcher-prise : l’enseignant assigne aux élèves la responsabilité de leur travail et l’autorisation à expérimenter les chemins qu’ils choisissent.
    • Une posture de sur-étayage ou contre-étayage : variante de la posture de contrôle, le maître pour avancer plus vite, si la nécessité s’impose, peut aller jusqu’à faire à la place de l’élève.
    • Une posture d’enseignement : l’enseignant formule, structure les savoirs, les normes, en fait éventuellement la démonstration.
    • Une posture dite du « magicien » : par des jeux, des gestes théâtraux, des récits frappants, l’enseignant capte momentanément l’attention des élèves.

  • Activité 4 - Analyser une pratique d’activité ritualisée dans la classe

    Dans la classe de Corinne le 5 octobre

     

     Extrait de la série « Devenir élève en maternelle » de la Banque de séquence didactique, (c) Canopé académie de Montpellier, 2012.


    Auto-confrontation : rituel des présences et évolution


     
     

    Extrait de la série « Devenir élève en maternelle » de la Banque de séquence didactique, (c) Canopé académie de Montpellier, 2012.


    Synthèse de la réflexion


     

     

  • Pour aller plus loin

    • Amigues R, Zerbato-Poudou, M.T., Comment l’enfant devient élève, les apprentissages à l’école maternelle, Retz,
    • coll. « Pédagogie », 2000.
    • Bruner J.S., Le développement de l’enfant, Savoir faire, savoir dire,  PUF, coll. « Psychologie d'aujourd'hui », 1983.
    • Faury C. et Ferrand M.-F., Les 2-3 ans à l’école maternelleCANOPE, 2015
    • Joutard P. et Leleu-Galland E., L’école maternelle, quels piliers pour la refondation, CANOPE, 2015.
    • Gioux A-M., Première école, premiers enjeux, Hachette Éducation, 2000.
    • Laloux C., Les nouveaux rythmes en maternelle, CANOPE, 2015.
    • Marquié-Dubié H., « Le modèle de ritualisation dynamique des activités en école maternelle comme soutien au développement professionnel des enseignants novices », in Psychologie & Éducation, n°4, 2011.
    • Marquié-Dubié H. (sous la dir.), Activités ritualisées en maternelle, CRDP Académie de Montpellier, collection « Première École », 2009.
    • Pinelli A., « Autonomie », in Patrick Ben SoussanCent mots pour les bébés d’aujourd’hui, ERES « 1001 bébés », 2009 , p. 43-46.
    • Winnicott D.W., L’enfant et le monde extérieur, Payot, 1988.


    Sitographie