La lecture
Aperçu des sections
-
Ce parcours propose de découvrir des pratiques de classe, d'acquérir des connaissances théoriques sur l'utilisation du numérique pour la lecture et des compétences techniques pour faire évoluer vos pratiques de classe.
Objectifs :
- Découvrir des pratiques de classe relatives à l'utilisation de dispositifs numériques dédiés à l'apprentissage de la lecture
- Acquérir des compétences pour l'utilisation du numérique en classe
Durée : 60 minutes
-
-
Beaucoup d'enseignants utilisent déjà des solutions numériques pour l'apprentissage de la lecture. Comment les enseignants s'y prennent-ils ?
Nous vous proposons de découvrir quelques-unes de ces situations de classe à travers l'écoute de trois témoignages.1 - Utilisation de Grapholearn, outil de lecture sur tablette
Les aspects techniques
Les tablettes sont faciles à utiliser. Leur fonctionnement très intuitif a permis une entrée très rapide des élèves dans l'activité. Cependant, au stade actuel de l'expérimentation, le rôle du maître dans le déroulement du jeu et dans la progression des élèves et de leur suivi est quasi inexistant. L'outil nécessiterait la mise en place d'une interface qui permette aux enseignants de s'emparer du jeu et de la progression des élèves pour pouvoir l'intégrer significativement dans l'ensemble des apprentissages.
Par ailleurs, la présence des tablettes dans la classe permet d'imaginer tout un univers d'autres utilisations qui permettraient de faire entrer complètement le numérique dans la vie de la classe.
Les apports du numérique, l'innovation
L'utilisation des tablettes dans le cadre de l'apprentissage du code et du développement des compétences liées à la lecture permet aux élèves de faire chaque exercice de façon itérative. La répétition que seul le numérique offre permet aux élèves d'accéder à une automatisation de la lecture des graphies qui leur facilite progressivement l'accès au sens et l'acquisition de la fluence de lecture pour, à terme, accompagner l'élève vers le statut de lecteur expert.
Par ailleurs, l'erreur n'est plus vécue comme un échec car elle peut être corrigée immédiatement après avoir été commise, sans effet sur la possibilité de réussir le jeu.
2 - Littérature et tablettes tactiles
Grâce aux applications de production de la tablette (traitement de texte, production de livres numériques), les élèves réinvestissent le lexique appris lors des phases de lecture pour créer divers types de textes. Les recherches en ligne ou sur dictionnaire intégré, les activités de lecture, d'écriture et d'enregistrement audio-vidéo s'effectuent grâce à un seul outil : la tablette tactile.
3 - Dispositif « Renforcer les compétences en lecture »
Les objectifs
- Modifier les pratiques éducatives et pédagogiques pour prévenir le décrochage scolaire.
- Identifier les potentiels décrocheurs et leur proposer des solutions spécifiques.
- Impliquer les partenaires de l'Ecole, et notamment les parents d'élèves, à la vie de l'Ecole pour prévenir le décrochage scolaire .
- Promouvoir l'égalité des chances et lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite éducative et scolaire.
-
Consultez le texte suivant :
Que dit la recherche ? En tenant compte des deux composantes de la lecture, l'identification de mots écrits (IME) et la compréhension orale, Philipp Aaron de l'Université de l'Indiana (USA) distingue les faibles identifieurs-faibles compreneurs, les faibles identifieurs-bons compreneurs et les bons identifieurs-faibles compreneurs (Aaron et al., 2008).
Pour les processus IME, Charles Perfetti de l'Université de Pittsburg (USA) distingue trois niveaux de représentations lexicales permettant un traitement complet du mot écrit et contribuant à la compréhension :
orthographique, qui porte sur l'ensemble de la séquence de lettres constitutives du mot ;
phonologique, qui correspond aux sons de paroles associées au mot écrit ;
sémantique, qui renvoie au sens porté par le mot (dans un contexte donné).
Par ailleurs, il est clairement admis actuellement que d'autres compétences associées jouent un rôle important en IME : ce sont notamment les habiletés phonologiques et la capacité à utiliser efficacement les correspondances graphèmes-phonèmes pour décoder des mots nouveaux. Ce processus, décrit par David Share de l'Université de Haifa (Israël), constitue une forme d'auto-apprentissage dans la mesure où il contribue au stockage des mots nouveaux lus dans un lexique mental orthographique (Share, 1995).
La compréhension chez les enfants a fait l'objet depuis plus d'une vingtaine d'années de nombreux travaux développés, notamment par Jane Oakhill de l'Université de Sussex (GB) et Kate Cain de l'Université de Lancaster (GB). Elles décrivent deux types de processus :
l'un est de nature explicite, dans la mesure où il renvoie à la capacité à traiter des informations directement disponibles dans le texte (processus littéral) ;
les autres sont de nature implicite, dans la mesure où ils supposent la capacité à relier des informations qui ne sont pas explicitement fournies (processus inférentiels). Deux grands types de processus inférentiels sont nécessaires pour comprendre (Oakhill & Cain, 2007) :
les inférences de cohérence pour relier les informations du texte (ex. : relier un pronom à un nom : traitement anaphorique) ;
les inférences de connaissances (ex. : pour comprendre qu'une scène se joue en bord de mer, ce qui n'est pas précisé dans le texte, le lecteur peut l'inférer en reliant des mots comme plage, jetée et bateau, mots présents dans le texte).
Extrait de "Evaluer la lecture : l'apport de la technologie informatisée" (2016) de Jean Ecalle - Professeur de psychologie cognitive du développement, Université Lumière Lyon 2
-
Consultez le texte suivant :
Que dit la recherche ? Deux hypothèses permettent d'expliquer les difficultés de compréhension en lecture. D'une part, les lecteurs, qui ne maîtrisent pas suffisamment le décodage accèdent difficilement à un niveau de compréhension satisfaisant. En effet, lorsque les ressources cognitives sont consacrées majoritairement à l'identification de mots écrits (dans le cas d'un décodage lent, haché, coûteux), il reste alors moins de ressources disponibles pour la compréhension. D'autre part, malgré des processus adéquats de décodage, certains enfants présentent des difficultés de compréhension récurrentes (à l'oral comme à l'écrit). Un bon niveau en identification de mots écrits ne suffit donc pas à lui seul à garantir une bonne compréhension. Les difficultés de ces enfants concernent principalement la compréhension implicite. Ils ont ainsi des difficultés à générer des inférences, c'est-à-dire à utiliser leurs connaissances générales afin de combler les non-dits d'un texte.
Si pour les premiers (faibles décodeurs), une intervention visant les processus de décodage peut avoir un effet indirect bénéfique sur leur niveau de compréhension, il apparaît en revanche nécessaire pour les seconds (faibles compreneurs) de proposer des aides qui ciblent spécifiquement les processus impliqués lors de la compréhension d'un texte. Plusieurs études, que nous allons détailler, menées dans un cadre expérimental ou dans le cadre scolaire ont montré qu'il était possible d'entraîner ces processus de manière efficace et ainsi d'améliorer les performances des enfants en compréhension (voir, par exemple, le rapport du National Reading Panel, en 2000). Ces entraînements, délivrés généralement en petits groupes d'élèves par l'enseignant ou un expérimentateur, peuvent reposer soit sur la mise en œuvre de stratégies de lecture (par exemple : apprendre à repérer la structure des histoires, à répondre à des questions sur un texte corrigées immédiatement, à se poser des questions sur un texte, et/ou à résumer une histoire), soit sur l'utilisation de mécanismes linguistiques impliqués en compréhension. Il peut s'agir ici d'entraînements au traitement des reprises anaphoriques par explicitation des règles qui permettent de faire correspondre un référent et son substitut (e.g., « J'ai acheté un chien. Cet animal est très affectueux ») (Bianco, 2003), ou d'entraînement à la production d'inférences par le repérage des mots indices d'un texte permettant de déduire, par exemple, le lieu dans lequel se passe une histoire (la plage à partir des mots « sable », « vague » et « maillot de bain ») (Yuill et Joscelyne, 1988).
Extrait de "Des logiciels pour remédier aux difficultés de compréhension de textes chez les enfants" (2014) d'Anna Potocki - Docteur en Psychologie Cognitive, laboratoire EMC-Université Lyon2* - Maître de conférences, CeRCA, équipe CLIF, Université de Poitiers
-
Visionnez ce tutoriel sur la fonctionnalité « mode lecture » du navigateur Mozilla firefox qui permet de rendre accessible les pages internet : adaptation du texte et lecture audio. Il ne requiert aucune installation au préalable.
-
Visionnez ce tutoriel vidéo expliquant comment utiliser le logiciel PC Balabolka qui permet de formater un PDF pour faciliter la lecture sur écran ou la convertir en lecture audio.
-
Visionnez ce tutoriel donnant des conseils pour rendre un texte plus lisible pour des élèves ayant des difficultés de lecture.
-
- Favoriser l'activité de l'enfant face aux textes en lui enseignant des stratégies de lecture comme apprendre à se poser des questions sur un texte ou à adopter une attitude critique face aux textes;
- Les facteurs de longueur et de régularité des séances sont essentiels pour garantir l'efficacité d'un entraînement à la compréhension. Il semble ainsi que les entraînements longs et réguliers soient les plus efficaces dans ce domaine ;
- Un travail à l'oral s'avère nécessaire pour les enfants qui n'ont pas encore atteint un niveau suffisant de décodage des mots écrits (enfants faibles lecteurs ou apprentis lecteurs.
Extrait de "Des logiciels pour remédier aux difficultés de compréhension de textes chez les enfants" (2014) d'Anna Potocki - Docteur en Psychologie Cognitive, laboratoire EMC-Université Lyon2* - Maître de conférences, CeRCA, équipe CLIF, Université de Poitiers
Autres recommandations
Les recommandations présentées ici de façon succincte sont exposées plus en détail dans un livre blanc disponible sur le site d'éduSCOL (http://eduscol.education.fr/cid58415/tni-tbi.html). Elles sont classées selon 4 catégories et sont au nombre de 20 :
Recommandations pour la visibilité :
placer l'écran dans la salle de manière à éviter les reflets dus aux fenêtres ;
utiliser des rideaux/stores pour occulter les fenêtres ;
projeter sur une surface mate ou antireflet ;
incliner le tableau pour un meilleur confort visuel en décollant sa base de quelques centimètres par rapport au mur ;
sur fond blanc, ne pas utiliser de couleurs trop claires pour être perçues.
Recommandations pour la lisibilité :
augmenter la lisibilité en choisissant de « bons » couples de couleurs écriture/fond (par exemple : noir sur blanc ou blanc sur noir) et en évitant les mauvaises combinaisons (rouge sur vert par exemple) ;
ne pas utiliser de taille de police inférieure à 20 sur TNI ;
privilégier une police de caractères sans empattement (de type Arial ou Calibri) ;
privilégier une disposition horizontale du texte ;
afin de maintenir l'attention des élèves, diversifier les tâches sur TNI ou réduire le temps d'utilisation des TNI pour une même activité à 45 minutes maximum.
Recommandations pour la compréhension :
choisir une mise en forme justifiée des textes ;
espacer les lignes des textes ;
indenter les paragraphes ;
éviter les phrases trop longues (de plus de 55 caractères) ;
utiliser des schémas, des images... pour illustrer le texte.
Recommandations générales :
pour les salles informatiques, éviter les dispositions en « îlots » et préférer une disposition en U, les élèves faisant face aux murs ;
utiliser un tableau mixte avec une surface blanche mate pour projeter et des panneaux rabattables permettant d'utiliser des feutres. éviter les tableaux mixtes surface blanche/panneaux noirs, la craie produisant trop de poussière ;
utiliser des variateurs d'intensité pour l'éclairage ;
limiter les phénomènes de scintillement des écrans en privilégiant notamment des fonds d'écran foncés et une écriture blanche ;
Extrait de "Améliorer la lecture sur tableau numérique et ordinateur" (2012) de Léa Pasqualotti - Ergonome et doctorante en psychologie cognitive au laboratoire Cognition humaine & artificielle, université de Paris 8